jeudi 26 juillet 2012

Budapest

Que retenir de notre bref passage a Budapest? La richesse, la disparite et la vetuste des batiments d'abord.  Les thermes ensuite, ou nous nous offrons un bon moment de relaxation. Un bar dont la decoration est d'une creativite qui vaut le detour. Enfin, la pauvrete omnipresente.

L'arrivée de nuit a Budapest est en trompe-l'oeil. Les services municipaux ont su mettre en valeur tous les batiments importants. De jour et de pres on constate que les facades sont souvent decrepies. On apercoit alors, derriere les restes de stucs, les briques rouges et le le bois. Ceci n'est pas vrai partout. Certains lieux font l'objet de soins plus attentifs: les ponts, le palais imperial (reconstruit apres guerre), les ponts somptueux et la synagogue. A ceci s'ajoute l'absence d'unite architecturale. Il y a de tous les styles.


Nous ignorions la notoriete des thermes de Budapest. C'est une brochure publicitaire qui nous a decides. On y voit l'une de ces piscines interireures typiques du XIX siecle. La decoration victorienne s'inscrit sous des hauts plafonds avec coupole. Au-dessus de la piscine il y a un patio en balcon. On s'y promene une ceinture a la taille. On s'imagine tout a fait fumant un long cigare et un verre de Brandy a la main, perorant a propos du developpement probable d'un nouveau comptoire commercial en Inde. C'est un fantasme qu'il nous faut assouvir.
L'entre est magistrale. Piece de 10 m de haut, marbres de partout, guichet en bois. Pour acceder aux vestiaires, il vous faut traverser un dedale de couloirs en mosaique de piscine. Sur les murs, de petits hublots donnent sur le bassin. Une fois affuble de votre plus saillant moule-burnes, il ne vous reste plus qu'a enfiler le joli bonnet de bain acquis pour 100 florints (0.33 centimes d'euros) a l'entree. Et ca les vaut bien! Figurez vous une feuille de celophane. Ca y est, vous l'avez notre bonnet.
Ici on vient pour voir et pour etre vu. Dans notre cas, c'est surtout pour voir. Pour ce qui est d'etre vu, nous avons depuis longtemps abandonne toutes illusions! D'autant plus avec le bronzage ridicule que nous laisse nos vetements de cyclisme. Mais bon, nous ne sommes pas aigres pour un sou. Et nous nous gargarisons de cet instant, assis dans nos fauteuils, une biere a la main et contemplant avec amusement les sains silliconnes former de petits ilots dans la piscine en contre-bas. Et oui, c'est ca les garcons!


Ce moment de pure detente est ponctue par les prises de vues auxquelles deux jeunes maries viennent se preter. Les pauvres amoureux. Comme ils sont tortures par un photographe en manque d'inspiration creatrice.
Et voila comme le temps passe dans cet entre du bien-etre. Va-et-vient entre bassins chauds et froids, interireurs et exterieurs. Et nous avons echappé aux massages au chocolat et autres onguents aux vertues relaxantes.

A Budapest, il y a autre chose d'etonnant. On entend parler francais de partout. Surtout par des jeunes. La destination n'est pas chere. Elle fait partie des "spots" courrus par les jeunes en recherche de sensations festives. C'est donc et surtout un tourisme d'hedonisme qui se pratique ici. En consequence, on trouve de nombreux endroits pour sortir.
Nous suivons les conseils de deux francaises rencontrees aux termes et nous nous rendons au Szimpla Kert Mozi (http://www.szimpla.hu). Surprenant!C'est un vielle immeuble. On se plait a immaginer qu'il s'agit d'une usine desaffectee datant de l'ere communiste. La decoration est alluinante de creativite. Il y a de tout et dans tous les sens. Peut-etre est-ce un endroit d'expression libre. Et ca fonctionne. L'ensemble vaste compte 5 bars, plusieurs pieces. Sous un escalier derobe derriere une porte chancelante et taguee, vous trouverez un petit coin cosy meuble d'un vieux fauteuil club et d'une table basse. En exterieur, uns vaste terrasse tendu d'etoffes en tous genres. On projette sur le mur de vieux films en noir et blanc.


On y boit bien entendu. Mais on peut aussi eponger le liquide avec de gros hamburgers qu'une simple bouche d'humanoide ne suffit pas a embrasser.


Pour bien profiter du Budapest by night, il faudrait ensuite aller guincher dans les boites a la mode. Enfin. guincher est, nous le savons tous, un pretexte a la seduction. Personne n'ignore nos talents a tous les deux en la matiere. C'est pourquoi, de maniere unanime, nous decidons d'affronter... notre lit.

Budapest c'est aussi un viellard au tarin avine. Il est vetu de guenilles poisseuses et malodorantes. Vous le croisez de partout dans la ville. Il dort la plupart du temps. Si ses paupierres sont levees, c'est pour decouvrir un oeil vitreux. A cet instant, il est la, avachi devant la vitrine clinquante de l'un des grands magasins de l'avenue principale de la ville. Sa presence est normale. Il fait partie du decors. On leve le pied pour l'eviter et on continue de plaisanter entre amis repus a la panse dilatee. Vous l'observez, balancant entre degout et pitie.
Il a le dos voute. Une jambe repliee contre son ventre fait remonter son pantalon laissant apparaitre sa cheville. Les chaires sont a vif. La peau tombe en fines pellicules dans un melange de pu et de sang. L'ensemble boursouffle et necrose est a l'etroit dans la godillot pourtant deja delassee. Ce pied et cette chaussure ne font en fait qu'un. Ils ont fusionne dans la salete et la blessure. Ils sont inseparables. C'est la misere qui cole a la peau.
Il nous tend une main incredule. Nous annone quelques mots. Il comprend que nous ne parlons pas sa langue. Il continue pourtant de parler en faisant de sa main libre un geste de depit. Aujourd'hui cette rencontre aura une happy end. Nous lui donnerons un paquet de cigarettes achete par caprice le soir meme. Qu'elles t'emportent vite.


Mais Budapest c'est aussi le Danube, les tramways (gratuits!), ses immenses halles, ses pigeons fameliques, ses hongrois et hongroises bedonnants, son histoire romaine, magyar, germanique, austro-hongroise... Beaucoup de chose pour deux pauvres cyclistes de bref passage.



3 commentaires:

  1. Cap'taine Orthographe27 juillet 2012 à 00:01

    "tHermes" et pas "termes".

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  2. Ils ne l' ont pas gardé comme statue pour le hall de l' hôtel le bel éphèbe vanille-café ? trop d' allure !

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  3. Salut les pédal'heures
    C'est vrai que pour découvrir une ville aussi vaste, Budapets ou autre, il faudrait certainement du temps. Sans doute mêê faudrait-il y vivre un an ou deux... Ca tombe bien : vous êtes jeunes, vous êtes libres et vous avez rien d'autre à fou... faire.
    S'installer comme imméigré à Budapest comporte un autre avantage : l'écart avec notre niveau de vie français vous donnera un gros coup de pouce...!

    Quelle belle paire de de veinards vous faîtes!
    Heu... vous fêtes!
    Allez, patron! La même chose (en hongrois, on dit comment?)

    Biz'....
    Alexis

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